Le port de lunettes de vue adaptées corrige instantanément le défaut d’accommodation des yeux concernés, et permet au patient de vivre une vie presque normale, en bénéficiant d’une vision comparable à celle offerte par des yeux dits “normaux”.

Pourquoi, dès lors, ne pas s’en contenter ?

Et bien pour plusieurs raisons, dont l’une, et non des moindres, est que ce système est aussi “rigide” que le système visuel l’est peu.

Pourquoi ne devrait-on pas se contenter des lunettes de vue ?

La vision d’un être humain évolue sans cesse, non seulement d’années en années, mais parfois de jours en jours.

Selon l’état émotionnel, la fatigue, le stress, l’attention dont une personne fait preuve, tous ces facteurs interviennent pour faire en sorte que sa vision change parfois d’heures en heures… mais non pas ses lunettes. Et que peut-il y avoir de pire pour des yeux que des verres mal adaptés ?

Par ailleurs, et c’est le fondement même de la méthode Bates que je vous présenterai ensuite, le port de lunettes ne fait que répondre à un problème donné, sans le moins du monde s’attaquer à ses causes.

De fait, la médecine traditionnelle semble avoir décrété depuis des siècles que l’oeil humain n’a aucune capacité d’autoguérison.

Le cœur, les poumons, les reins, la peau… tous nos organes, en fait, sont capables de se régénérer pour peu qu’on leur en offre les conditions adéquates. Mais pas l’oeil… Étrange, n’est-ce pas ?

La médecine, par le port de lunettes, s’attaque aux symptômes, et part du principe qu’on ne peut pas s’occuper des causes… Ce qui condamne les millions de personnes victimes d’une vision défectueuse du port, à vie, de lunettes ou de lentilles qui ne sauraient s’adapter en temps réel à leurs besoins.

Par ailleurs, en obligeant l’oeil à un rôle passif, on le prive de son rôle et on renforce les symptômes.

Les faits sont que la médecine n’offre qu’une alternative, la neutralisation des symptômes de la vision défectueuse.

Malgré excellent travail de Roger Bacon et des éminents scientifiques qui ont leur vie durant travaillé d’arrache pieds à améliorer la vie quotidienne des gens, pour la médecine actuelle, l’oeil défectueux est incurable.

William Horatio Bates, éminent ophtalmologiste new-yorkais, professeur et chirurgien, était convaincu qu’à l’instar de tout autre organe du corps humain, l’oeil est capable de se régénérer, et de corriger lui-même ses altérations.

C’est la loi de la nature, tout organisme malade tend à se restaurer. Instinct atavique de préservation de l’espèce, instinct de survie.

La médecine intervient pour pallier aux déficits passagers, elle donne des aides, des coups de pouce, mais si la nature ne prend pas le relais, aucune guérison ne pourrait avoir lieu !

Si vous vous entaillez le doigt, vous allez le désinfecter et protéger la blessure. Mais qui va procéder à la cicatrisation ? La médecine ?

Non, c’est le corps lui-même, par l’action de la coagulation du sang, celle des défenses immunitaires, tout le système vasculaire… La nature prend le relais et se régénère.

La médecine a ses limites, et cette limite est la nature de tout organisme de se guérir lui-même.

Notons que cette limite est aussi son moteur, car sans elle, nous ne pourrions pas survivre sans une assistance médicale permanente.

En ne faisant que neutraliser les symptômes de la mauvaise vision, la médecine prive l’organe malade, l’oeil, de toute chance de se régénérer lui-même : un myope, un astigmate, est condamné toute sa vie – sauf coup de chance exceptionnel – à le rester !

Et que dire des personnes qui, abordant la cinquantaine – ou plus tôt – viennent voir leur ophtalmologue pour se plaindre de presbytie ? La seule réponse qu’on leur apporte est qu’il s’agit là d’un problème tout à fait normal, dû au vieillissement et à l’endurcissement de la cornée. Qu’ils portent donc leurs lunettes en permanence et prient pour que leur situation ne dégénère pas trop vite !

Aldous Huxley, le génial romancier de “La Guerre des Mondes” était quasiment aveugle à l’âge de 16 ans.

Refusant de se résigner et de se ranger au consensus général, au fatalisme des ophtalmologues qui ne lui laissaient presque aucun espoir de pouvoir un jour lire à nouveau, et bien sûr écrire, autrement qu’en braille, il fit de nombreuses recherches personnelles pour trouver “une autre voie”, pourrait-on dire.

Ses recherches l’ont amené à s’intéresser à des pratiques considérées par la communauté médicale comme du charlatanisme – celle des indiens d’Amérique, des shamans.

Puis par l’intermédiaire de psychologues et de thérapeutes passionnés il a “rencontré” la méthode Bates.

Nous pouvons en effet parler de “rencontre”, puisqu’elle a changé sa vie. Il a retrouvé une vue presque normale, et n’a plus eu besoin de la moindre paire de lunettes.

Il est presque amusant de voir que son œuvre la plus populaire, le célèbre roman “La guerre des Mondes”, met en garde le monde contre la menace grandissante du progrès scientifique.

Les principes fondamentaux de la méthode Bates

Le docteur William H. Bates est un ophtalmologue américain. Il a obtenu son diplôme à l’Université de Cornell, aux États-Unis, et exerçait son métier à New York à la fin du XIXe siècle jusqu’au début du XXe.

Il ne s’agissait donc pas d’un obscur néophyte en matière du système visuel, mais bien d’un spécialiste, au même titre que n’importe quel ophtalmologue de son époque.

Il peut être utile de le rappeler avant d’exposer les “fondamentaux” de sa méthode, car on ne peut lui nier une légitimité quant à l’étude qu’il a pu faire sur les troubles de la fonction visuelle et la thérapie qu’il préconisait, même si cette thérapie est allée à l’encontre de l’avis général du corps médical de l’époque. Le docteur Bates était “des leurs”, un médecin et un spécialiste.

Comme l’explique Aldous Huxley dans son “Art de Voir”, le docteur Bates a été en effet le précurseur d’une approche holistique de la vision défectueuse.

Le premier, en tout cas, à considérer que :

  • Nous avons un pouvoir sur notre état de santé en général, et sur nos yeux en particulier, nous ne sommes pas les victimes impuissantes d’un trouble inévitable.
  • Nous ne devons pas traiter uniquement des symptômes, mais d’abord des causes, et que :
  • La vision fait partie d’un tout, un système influencé par des paramètres d’ordre aussi bien physiques que mentaux et émotionnels.

Cette approche, notamment par son aspect psychologique, a été une véritable révolution.

Ainsi, au-delà de leur aspect génétique, les troubles visuels ont pour cause soit des maladies fonctionnelles – dans l’oeil lui-même ou dans toute autre partie du corps – soit des maladies d’ordre psychologique, ayant leur source dans des émotions dites “négatives”.

L’angoisse, la colère, le chagrin affectent la vision aussi sûrement qu’une cataracte ! Sans prétendre guérir ces maladies ou ces troubles psychologiques, le docteur Bates propose une méthode basée sur des exercices et des techniques précises visant à aider l’oeil à se corriger lui-même.

Cela signifie que la maladie, physique ou non, sera toujours présente – et il est évident que les malades sont vivement incités à consulter pour obtenir une guérison de ces troubles ! – mais cela signifie également que ces maladies n’auront plus, ou beaucoup moins, d’impact sur la vision.

La méthode Bates est fondée sur le principe de la rééducation. Mais pas seulement de la vision ! C’est toute notre “façon de voir” dont il est question.

L’écrivain Aldous Huxley a popularisé la méthode Bates par son roman “L’Art de Voir” en 1882, rendant ainsi hommage à l’homme qui l’avait sauvé de la cécité.

Il y écrivit : “La vue claire est le produit d’une sensation exacte et d’une perception correcte”.